Loving annabelle

Wiwi .....

Sur le thème de la maturité affective, IncendioVerum sur le forum néerlandais http://lovingannabelle.arvensis.nl/phpBB2/index.php a écrit une très belle analyse de la scènce d'amour, que je me suis empressée de traduire et de coller ci-dessous :


Je trouve qu’Erin, & Diane (et Katherine Brooks) ont pris des décisions intéressante par rapport à la scène d’amour. J’ai été intriguée par le moment contre le mur, parce que je suis toujours interpellée par ce genre de moments, le fait de perdre et de prendre le contrôle, l’échange de pouvoir.
Ce moment, dans sa symbolique, est lourd de sens pour la compréhension de l’histoire. Permettez-moi de m’expliquer (…)

Dans toute l’intrigue, Annabelle est une jeune femme qui a un pouvoir certain. Etant la fille d’une sénatrice, elle a une part inhérente de pouvoir de toute façon. Mais elle a également une personnalité puissante, ce dont la plupart des filles de son âge sont dépourvues.
Mais avec ce pouvoir, elle a une qualité d’être, une façon de vivre le moment, de vivre la passion, qui est comme une flamme qui brûle tout ce qui l’entoure.
Et je pense que c’est ce qui, dès le départ est ce qui a attiré Simone. Parce que c’est ce dont elle a besoin.
Pourquoi ? Parce que Simone est professeur de poésie et est attirée par les mots en tant qu’expression de la vie dans sa forme la plus viscérale. Et Annabelle se montre capable de comprendre la complexité des grands poètes et elle le démontre avec éloquence.

(Personnellement, je pense que c’est en ce moment (la scène où Annabelle interprète le poème de Whitman, ndlt), précoce dans leur histoire, que leur attraction mutuelle s’est déclarée et que c’est le destin qui a déterminé le cours des événements qui les ont rapprochées).

Simone, d’un autre côté, semble avoir perdu le sens de sa vie. Je pense qu’elle sait que sa vie à l’école et sa relation avec Michael est un pis-aller. Mais elle ne semble pas parvenir à s’en échapper. Sur le plan émotionnel, elle est perdue, tout comme l’est la plus grande partie de sa vie passée. C’est pour cela qu’elle s’agrippe à ses vestiges en restant au lycée. Mais à l’intérieur d’elle-même, elle est comme morte (et Diane est capable d’exprimer ça sans dire le moindre mot !)
Jusqu’à ce qu’une fille de 17 ans particulièrement profonde et sensible l’oblige à affronter son identité, sa nature, sa voix.

La scène d’amour, sur bien des plans, met tous ces éléments en scène et est la conclusion logique de ce qui s’est passé dans la maison sur la plage.

Sur le plan technique, je trouve que la façon dont les actrices ont appréhendé la construction physique de la scène est très en phase avec leurs personnages.
C’est bien vu que Simone laisse Annabelle la piéger contre le mur. Elle l’oblige ainsi à faire face à ce qu’elle est réellement et à son attirance pour Annabelle. Et le fait qu’elle soit obligée de montrer son désir et d’abdiquer face à ses sentiments montre qu’elle est sur la voie de la guérison, de la réconciliation.

Quand Annabelle s’assied sur le lit pour caresser le corps de Simone indique le message qu’elle tente de lui faire passer : qu’elle est attirée par elle en tant qu’individu, que ce n’est pas quelque chose d’inconsidéré, pas quelque chose de motivé par l’appât du gain, mais quelque chose d’honnête, une attirance authentique et solide.

Durant quelques instants, on voit que Simone s’abandonne à ce qui se passe, à Annabelle, à ce qu’elle est réellement et elle montre sa vulnérabilité et sa confiance en même temps.

Le moment le plus important, qui est aussi mon moment préféré, c’est quand elle sont sur le lit et que le soutien-gorge de Simone est dégrafé. Elle plonge intensément son regard dans celui d’Annabelle et laisse glisser le sous-vêtement, en s’exposant complètement.
C’est intéressant de voir que c’est Simone qui accepte de se rendre aussi vulnérable sur le plan purement physique.
Bravo à Annabelle, d’avoir reconnu et accepté cette reddition en toute connaissance de cause et d’avoir accueilli cette vulnérabilité.


Je trouve ça très bien vu : malgré son jeune âge, Annabelle a assez de force pour permettre à Simone de s'abandonner dans ses bras. Elle est le rocher dans la tempête, sur lequel se brisent les lames (et les larmes).
Je trouve ça d'un romantisme échevelé.
Mais je suis horriblement sentimentale...

tu parles super bien le Neerlandais héé je comprends touutt

Je suis très multilangue.

j'ai lu cet article hier et j'adore sa façon de voir les choses, c'est vraiment bien écrit et décrit.

ella a écrit:

tu parles super bien le Neerlandais héé je comprends touutt

ouais moi aussi c'est dingue

..c'est super bien vu, Sex Toy (merci pour la traduction)
..le moment du dégrafage... .. mais aussi celui, que je trouve trop, comment dire...émouvant (dans le genre retenir son souffle, et avoir une pointe d'envie)..c'est quand Annabelle est juste assise face à Simone...qu'elle la regarde dans les yeux pendant qu'elle la déshabille et avant de promener ses lèvres sur son ventre...on dirait qu'elle dévoile un trésor....

la scène est déja hautement "liquéfiante" en elle-même..mais si en plus on rajoute les regards échangés...c'est faire l'amour , des mains et du regard...

..Haaaan...Câaaaaaliiiiiiiin !!!!

Ouiii... je trouve ça terrible moi aussi...



Et moi aussi je veux poser mes mains sur les hanches de Simone !!!

Sinon, le poème de Whitman présenté étudié par Simone en Classe, c'est Song of Myself.
And yes, he was gay.

tamy a écrit:

*mode off topic*
Whitman était gay?!?

Mais oui ma chérie.
Et en plus il a jeté les bases de la Désobéissance civile. C'est dire si cet homme était quelqu'un de fréquentable !!!

Uh Hmmm.. Ma prof a jamais abordé ce point là...

C'est pas Thoreau, la désobéissance civile?

Humf... oui. Mon enthousiasme m'a fait mixer ces deux auteurs que j'aime bien.
Heureusement que tu veilles au grain.

J'ai un cours sur tous ces p'ti vieux, c'est pour ça!

Ach... mais ils furent jeunes un jour... (Whitman, je le trouve pas spécialement vieux, sur le papier... même si je préfère (et de loin !) Allen Ginsberg).

SexToy a écrit:

Ach... mais ils furent jeunes un jour...

Bien sûr bien sûr..

Alors moi je l'ai regardé hier soir. J'ai pleuré au moins la moitié du film mais je pense que c'est dû à mon état d'esprit du moment... J'ai bien aimé sans être complètement conquise, je me suis pas jeté dessus pour le regarder une seconde fois. Mais c'est vrai que les deux actrices sont charmantes...

Un message de Katherine Brooks sur le MySpace de Loving Annabelle :

Je sais que vous êtes nombreux à être tristes de la manière dont se termine le film. Je le suis également. Je n’avais pas assez d’argent pour filmer la fin que je voulais.

Je voulais partager avec vous ma vision des choses quand j’ai écrit la fin avant que le budget ne soit revu à la baisse.

Vous devez garder à l’esprit que le film a été tourné pour moins d’un million de dollars, ce qui paie à peu près 20 jours de tournage, avec 2 à 3 prises par acteur et par scène.
Dans la plupart des films, on tourne de 30 à 50 prises sur près de 90 jours : ils tournent une page de scénario par jour où nous en avons tourné 7.

La façon dont selon moi le film se termine, c’est qu’il ne se termine pas.
Annabelle appelle sa mère et demande à la rencontrer. On les voit échanger quelque chose pour la première fois. Annabelle explique son amour pour Simone et sa mère, étant sénatrice, fait cesser les poursuites à l’encontre de Simone à condition qu’Annabelle arrête de la voir jusqu’à ses dix-huit ans. Annabelle accepte en souriant parce qu’elle sait qu’elle sera majeure dans deux semaines.
A la fin, on voit Annabelle conduisant le long du Pacifique dans le soleil couchant jusqu’à la maison sur la plage dans laquelle vit désormais Simone.

J’avais cinq heures pour filmer la fin alternative et Diane n’était pas là, j’ai donc fait avec ce que j’avais et je crois que le résultat final est proche de ce que j’ai imaginé.
Il n’y aura pas de suite au film, parce qu’elles vivent tout simplement dans la maison de Simone, qui est devenue photoreporter et expose ses clichés dans des galeries locales. Annabelle fait de la musique et a commencé à travailler sur son premier album. Elles font merveilleusement l’amour, ont des discussion profondes et intellectuelles, voyagent à travers le monde, se tiennent la main sur la plage et partagent des rires, des larmes et profitent de leur présence mutuelle.

Bises,
Kat.


Sympa...

Ah ouais cool! Merci SexToy!!

Merci Sextoy!!! C'est exactement ce que nous nous étions imaginées en plus joli!

lol Mag! je pense que oui!

Mag a écrit:

Vous croyez que le Toy dort avec un tee shirt Loving gnagnabelle ????

Je lui laisse le tshirt, j'veux bien Annabelle...

ccoooooooooooolllll ! je vais inviter Simone alors.mais c'est vraiment pour rendre service. je ne voudrais pas qu'ele se sente seule.

"The only real voyage of discovery consists not in seeking new landscapes, but in having new eyes."
- Marcel Proust-

=> "Le seul réel voyage de découverte ne consiste pas à rechercher de nouveaux paysages, mais à adopter un nouveau regard." - Marcel Proust -