Parcours de D'Gey de Pink TvAprès Stephen Gately des Boyzone en Grande-Bretagne, c'est au tour de D'Gey, ancien membre des G-Squad de faire son coming-out.
Sa bio officielle dit qu'il est né en Normandie, qu'il a grandi entre la métropole et les Antilles. C'est un enfant solitaire et il découvre très tot la musique et la peinture. Il s'essaiera à ces deux arts tout seul.
Au divorce de ss parents, il revient en métropole et devient mannequin pour gagner un peu d'argent. Au lycée, il fait des croquis, écrit des chansons ...
Durant le printemps 1996, il rencontre un agent qui lui fait passer un casting pour former un groupe : les G-squad. Le groupe marche fort c'est la période des boys bands. Conscient que ce n'est qu'un phénomène de mode, D'Gey quitte le groupe deux ans après pour entamer une carrière solo.
Son premier single ("chaque jour") rencontre un succès d'estime, son second single ("j'ai du apprendre") est un flop. Lucide quand au fait que le public ne veux plus enendre parler des boys band, il se retire pour écrire son album " C'Mon seul espoir "
On le retrouve régulièrement comme chroniqueur musique sur PinkTV.
J'ai rencontré D'Gey la semaine dernière lors d'une interview exclusive qu'il nous a accordé à l'occasion de la sortie de son album "C mon seul espoir". Je m'attendais à trouver un de ces mecs un peu nombriliste, sur le retour, avec dans les yeux les milles étoiles perdues d'une gloire passée. Bref, en un mot, le gars pas franchement intéressant. Le genre "beau-et-con-à-la-fois", le Jacky de la chanson de Brel. En fait, j'ai découvert, au fur et à mesure de notre entretien, une véritable personnalité. Le cliché beau cul et belle gueule - car je dois l'avouer : il est quand même top, le galopin ! - a cédé la place à celui, plus abstrait, de l'homme au sentiment profond, plus intérieur, plus captivant. Allez, je le confesse, je suis tombé sous le charme de ce garçon de 23 ans qui se livre sans ambages et sans arrières pensées. D'une interview classique, nous avons glissé vers un entretien plus intimiste - dont je vous livre les meilleurs moments.
D'Gey, que retiens-tu de ta période G-Squad ? D'abord, et c'est fondamental, j'ai vécu un rêve à 17 ans. Qui n'a jamais rêvé de devenir une star avec tout ce que cela comporte de basique dans l'imaginaire des gens : être connu, avoir du fric, voyager dans le monde entier... En un mot être considéré comme un demi-dieu. Car, il ne faut pas se leurrer, tout était fait pour que nous soyons regardés ainsi. Ensuite, j'ai acquis une maturité qu’ont rarement les gens de mon âge. Grâce à cette expérience exceptionnelle, j'ai appris, en très peu de temps, en quelques années seulement, à me situer face à la vie. Je sais où se trouvent les vraies valeurs de l'existence.
Comment as-tu vécu le retour à l'anonymat ? Ce qui m'a fait le plus mal, c’est cette perte totale et radicale de reconnaissance du public et des gens du métier. Là, je me suis aperçu que nous n'étions qu'un produit commercial et rien d'autre. Etre pris pour un "kleenex", ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour se valoriser. Alors quand je vois tous ces jeunes que les majors propulsent au rang de star, en deux trois mouvements, je dis : "Attention ! Que chacun prenne ses responsabilités".
C'est-à-dire ? Ne pas nous laisser seul sur le bord de la route dès que le vent tourne. Un jour l'irréparable se produira. A ce moment-là, il sera trop tard.
Tout à l'heure, tu m'as parlé de vraies valeurs, peux-tu m'en citer une ? Je considère par exemple que la simplicité est magique. Ce qui m'a énormément manqué à l'époque des G-Squad, mais cela on s'en aperçoit à posteriori, c'est ce manque de sincérité. Il n'y a rien de plus fantastique que d'être en osmose avec les autres. Mais pour cela il faut être humble et savoir apporter quelque chose de véritable. Le fait de revenir les pieds sur terre, après avoir été porté à des sommets, apprend cela.
Tu as travaillé longtemps ton dernier album, est-ce pour les raisons évoquées à l'instant ? J'ai mis deux ans à façonner tous les titres de l'album. Je suis un artisan. Et comme lui, je mets beaucoup de moi dans mon ouvrage. Je m'inscris sur le long terme. En cela je suis complètement différent de l'époque Boys Band où tout devait aller vite. Je veux rendre le temps au temps. Et puis l'écriture est un art majeur. J'apprends tous les jours. Chaque mot, chaque note, chaque vibration est un accouchement dans la douleur.
Penses-tu avoir des enfants un jour ? Absolument pas. Nous vivons dans une société trop violente, trop individuelle, trop égocentrique. Si nous ne tentons rien dans les prochaines années pour changer ces états de fait nous allons droit à la catastrophe, aussi bien en ce qui concerne l'environnement que le social. Je suis très pessimiste sur le devenir de la planète et des hommes. Je n'ai pas du tout envie que mes enfants grandissent dans un tel monde.
Ainsi, "C mon seul espoir" est très évocateur ? Effectivement. Je pense être l'archétype du gars qui cherche à être aimé non pas pour ce qu'il représente mais pour ce qu'il est. Je connais les ravages de la lumière, les dérives de la popularité, les désillusions d'une situation basée sur l'éphémère. Je me suis brûlé. Je me suis perdu. Je suis à présent en quête de nouveaux repères. Mais au-delà de ma modeste personne, je ne suis après tout que le fruit d'un système, c'est toute une société qui devrait se remettre en question car, si elle n'y prend garde, c'est peut-être à elle aussi son seul espoir. Mais le sait-elle ?
Interview vérité à CitegayTof : Tout d'abord peux-tu me dire ce que tu es devenu depuis G Squad ?
D'Gey : La fin de G Squad date de début 98 . J'ai sorti un single en solo qui avait été bien accueilli, puis un deuxième qui n'a pas du tout marché . Plus personne ne voulait des Boys Bands . Ensuite j'ai pris du recul pour comprendre un peu tout ce qui s'était passé et redescendre un peu sur terre . J'ai finalement réalisé que j'avais envie de persévérer dans le domaine de la musique . Par contre je voulais revenir avec quelque chose de valable et qui me corresponde vraiment . J'ai donc dû beaucoup bosser de manière à sortir le meilleur de moi-même ...
Tof : Tu gardes quels souvenirs de G Squad ?
D'Gey : Excellents ! Tu imagines ? Voir son rêve de gosse se réaliser à 16 ans, sortir un disque, voyager ...
Tof : Justement du fait de ta jeunesse, tu as dû te sentir d'autant plus perturbé ensuite ?
D'Gey : Bien sûr, j'ai fini de grandir dans un univers qui n'était pas "normal" entre guillemets . On a tendance à croire que la vie se résume au succès, aux belles voitures et aux avions, alors que bien sûr la vie ce n'est pas ça du tout . A un moment donné on est forcé de redescendre . Ca reste tout de même une super expérience, un réel apprentissage du métier, un acquis qui me sert encore maintenant . Et puis les erreurs que j'ai pu faire, je ne les reproduirai pas...
Tof : Du fait de ton expérience en tant que membre de Boys Band, tu dois avoir un regard particulier vis-à-vis des émissions de real-tv qui s'évertuent à créer des stars ... Tous ces jeunes sont-ils préparés à ce qui les attend ?
D'Gey : On n'est jamais préparé au succès, aux paillettes, aux sourires, parce qu'on ne sait pas que les gens ne sont pas sincères ... Je vois ça comme un phénomène de mode . Celui qui sort d'une telle expérience doit vraiment avoir quelque chose à présenter . Ensuite de toutes manières les plus forts restent et les plus faibles sont dégagés, mais ça ce n'est pas forcément vrai que dans ce milieu, c'est vrai dans tous les milieux.
Tof : Comment a été conçu l'album C mon seul espoir ?
D'Gey : A partir du moment où je me suis dit « je vais faire un disque » ça a pris un an et demi, mais il y a des chansons sur l'album, qui datent de plus longtemps . Techniquement, on est deux à l'avoir fait . Je suis l'auteur de la plupart des titres . Les autres ont été écrits par Stéphane Mondino . Maintenant le choix de travailler avec un label indépendant est important car j'ai vraiment eu le total contrôle de mon disque . J'ai tout dirigé, chose qui aurait été impossible avec une multinationale ...
Tof : Comment travailles-tu pour la réalisation des titres ?
D'Gey : Il n'y a pas de règles : l'écriture des textes ne vient pas forcément toujours avant la musique et vice versa . Ca part souvent d'un yaourt improvisé et de trois accords . New Kind Of Love, que j'ai écrit il y a 3 ans et demi, m'est venue d'un coup alors que je jouais de la guitare dans mon jardin, d'une façon assez magique . C'était unique !
Tof : Cette chanson parle du droit d'aimer qui on veut, sans notion de sexualité, et sans être jugé par les autres . Le choix de l'anglais ne la rend elle pas moins accessible au public français ?
D'Gey : Non, parce que la communication qui est faite autour est tellement claire . Rien n'est caché si c'est ce que tu sous-entends . Pas mal de chansons de l'album sont en anglais, simplement parce que je trouve que ça sonne mieux . J'ai fait des essais en français pour New Kind Of Love, mais ça ne fonctionnait pas.
Tof : Parler de ce sujet a dû être un choix délicat ...
D'Gey : Tu sais New Kind Of Love n'est même pas pro Gay forcément, son texte est valable pour toutes les façons d'aimer . Si il y a des gens que ça choque, des anciens fans par exemple, qui ne vont pas acheter mes disques parce que je suis pédé, c'est que ces gens n'ont pas écouté ma musique, et donc ils ne m'intéressent pas .
Tof : C'est un retour à l'authentique en fait ...
D'Gey : J'ai tellement été formaté à mes débuts, qu'aujourd'hui je veux vraiment être moi-même . Mon objectif maintenant est de pouvoir faire ma musique, en espérant que ça touche mon public...
Tof : Quelle a été la réaction de ta famille ?
D'Gey : Ma famille était au courant depuis un moment, plus d'une bisexualité . Ca n'a pas posé de problèmes à mes parents . Ca s'est plus mal passé pour les grand-parents, qui ne tenaient pas à ce que cela se sache (c'est râté !). Mais le problème vient plus des différences de génération . La seule chose que j'ai à leur dire c'est qu'on a qu'une vie et qu'il faut la vivre . Sinon aucun souci de la part de mon entourage proche .
Tof : Tes chansons engagées ont-elles suscité des réactions homophobes ?
D'Gey : Non, j'ai plutôt eu le contraire : Sur mon site, je reçois des témoignages de jeunes de province qui ont du mal à vivre ce qu'ils sont , le genre de situations extrêmes qui peuvent mener au suicide . Ceux-là m'ont plutôt encouragé en me disant merci . De toutes façons, je suis assez imperméable aux attaques qui viennent des gens limités du cerveau ...
Tof : Le ton général de l'album est assez mélancolique . Cette mélancolie fait-elle partie de toi ?
D'Gey : C'est clair ! L'angoisse de perdre la personne que l'on aime, de la voir partir, je l'ai connue . L'écriture est alors un bon moyen d'évacuer .
Tof : Tu écris plus facilement dans les moments où tu ne vas pas bien ?
D'Gey : Pas forcément . Ca arrive quand il y a un trop plein d'émotions, pas forcément négatives, un peu comme une cocotte-minute qui menace d'exploser . Il faut alors écrire, sans pour autant savoir dans quelle direction on va aller . Après on synthétise ...
Tof : Il y a aussi une autre chanson sur l'album, qui parle d'homosexualité ...
D'Gey : Oui c'est I'm Your Man . Elle est beaucoup plus récente que New Kind Of Love, c'est une chanson cachée en fait sur l'album . C'est une chanson que j'ai écrite au moment de ma rencontre avec le mec que j'aime . J'étais tellement heureux que j'ai ressenti le besoin d'écrire cette ballade . Cette chanson est très personnelle ... Une chanson d'Amour quoi !
Aurely... lol... Aucun comentaire !!!!!!!!