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Forum d'etudes sur les représentations des lesbiennes dans la série The L Word
 
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 Les amours Lez vu par A.Kinsey

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Julie McCoy
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MessageSujet: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyJeu 17 Nov - 12:45

Le fait que les femmes tendent à faire preuve d'affection entre elles plus que les hommes, qu'elles s'embrassent, s'étreignent souvent et se tiennent par la main en public, est parfois cité par les hommes pour prouver leur affirmation selon laquelle l'homosexualité est plus courante chez la femme que chez l'homme.


1. — Les découvertes de la science

Pourtant, l'étude d'Alfred C. Kinsey prouvait le contraire. Il affirmait que les hommes interprétaient mal un tel comportement féminin en le considérant en termes de psychologie masculine. En réalité, la plupart des contacts physiques féminins sont une preuve d'amitié et d'affection, sans plus, et l'importance de la pratique homosexuelle chez les femmes est bien moindre que chez les hommes.


Alors qu'environ cinquante pour cent des hommes de l'échantillon de Kinsey admettaient un certain degré de réponse sexuelle, vingt-huit pour cent seulement de femmes le faisaient ; trente-sept pour cent des hommes avaient eu une relation allant jusqu'à l'orgasme, pour treize pour cent des femmes.


Les différences entre les réponses sexuelles de l'homme et de la femme pendant l'adolescence et avant vingt ans étaient particulièrement frappantes. Bien que les écolières puissent souvent avoir un "béguin" pour une de leurs condisciples ou de leurs professeurs, quatre pour cent seulement des femmes avaient atteint l'orgasme dans des contacts homosexuels à l'âge de vingt ans (pour trente-trois pour cent chez les hommes).


2. — Le rôle de l'éducation

Si l'on tient compte du niveau d'éducation, on remarque une autre différence importante : les femmes les plus éduquées étaient plus poussées à l'homosexualité que celles des niveaux inférieurs d'éducation. Parmi les femmes qui n'avaient suivi que l'école secondaire, dix-huit pour cent affirmaient avoir été érotiquement excitées par d'autres femmes, et cinq pour cent avaient connu l'orgasme par de tels contacts.


Parmi le groupe des universitaires, et parmi un groupe plus restreint de diplômées, on trouvait les chiffres de trente-trois et quatorze pour cent. Kinsey affirmait qu'aux niveaux sociaux plus élevés, d'où venaient la plupart des femmes ayant reçu une meilleure éducation, une plus grande restriction morale avait pu déterminé l'activité hétérosexuelle avant le mariage, poussant ainsi les femmes à insister plus sur la découverte d'expressions homosexuelles.


Il proposait une autre raison peut-être meilleure : une vue plus éclairée et plus ouverte de l'homosexualité peut avoir régné aux niveaux supérieurs de l'éducation. Une autre raison, spécialement à la lumière du "Hite Report", pourrait être que les femmes ayant reçu une meilleure éducation avaient une tendance plus marquée à critiquer l'activité sexuelle de l'homme et à ne pas s'en satisfaire.


3. — L'union libre

Il est apparu que les femmes, dans leurs relations homosexuelles, étaient moins poussées à l'union libre que les hommes. Parmi celles qui avaient fait une expérience homosexuelle, cinquante et un pour cent n'avaient eu qu'une seule partenaire (pour trente-cinq pour cent chez les hommes) ; trois pour cent seulement avaient eu plus de dix partenaires (pour vingt-deux pour cent chez les hommes). À peine plus d'un pour cent avait eu des activités homosexuelles allant jusqu'à l'orgasme, après le mariage.


De plus, l'expérience homosexuelle chez la femme avait tendance à se limiter à une période brève. Dans quarante-sept pour cent des cas, l'activité s'était limitée à un an au plus ; on retrouvait fréquemment le cas d'expériences intenses et répétées pendant quelques semaines ou même quelques jours, suivies d'un arrêt complet ou d'une longue interruption.


Dans vingt-cinq pour cent des cas, l'activité avait continué pendant plus de trois ans, ce qui implique que l'union libre entre deux homosexuels intéresse beaucoup moins de femmes que d'hommes.



4. — La tendance lesbienne actuelle

Le docteur Richard Green, ancien membre du "Gender Identity Research Treatment Program" de l'Université de Californie, a affirmé que, actuellement, il peut y avoir une augmentation de l'homosexualité de la femme ou de la bissexualité "en partie pour des raisons économiques", car les femmes peuvent "se dissocier de leur dépendance de l'homme pendant des années".


Un des points les plus frappants dans les réponses au questionnaire de Shere Hite était le suivant : "Bien que cela ne leur fût pas spécialement demandé, les femmes mentionnaient fréquemment le fait qu'elles pourraient être intéressées par une relation sexuelle avec une autre femme". En réponse à la question : "Qu'aimeriez-vous essayer que vous n'avez jamais connu ?", un nombre considérable de femmes mentionnèrent le contact lesbien. Voici enfin quelques citations :


5. — Confessions féminines

"Je n'ai jamais eu de relations physiques avec une femme, mais je pense que ce serait plus satisfaisant qu'avec un homme".


"Mon éducation m'a fait croire que les femmes sont plus attirantes et plus belles et je commence à le croire".


"Je voudrais masser une femme que j'aime et qui m'attire, et ensuite l'exciter progressivement grâce au massage, puis lui faire lentement l'amour, m'arrêter et parler, refaire alors l'amour et dormir ensemble. J'aimerais me connaître mieux moi-même avec elle. Mais je n'en aurai jamais le courage".


"J'aimerais avoir des relations sexuelles avec des femmes. Je crois que je suis lesbienne, ce qui n'est pas indiqué car je suis mariée, et je ne me sens pas capable de divorcer et de vivre de mon côté. Cependant, un jour ou l'autre, je ne pourrai sans doute plus tenir..."


6. — Le flou artistique

On ne voit pas clairement dans quelle mesure la pratique lesbienne courante et les désirs lesbiens exprimés dans les citations ci-dessus sont motivés par un rejet des hommes, soit pour des raisons de politique sexuelle, soit en raison de leur incompétence comme amants par rapport aux femmes ; mais ces deux facteurs jouent sans doute un rôle.


En conclusion de sa discussion sur l'homosexualité de la femme, l'auteur du "Hite Report" affirme : "Il est important pour la femme de connaître son propre potentiel à avoir des sentiments sexuels pour d'autres femmes... avec la possibilité d'intimité sexuelle".


7. — Les relations lesbiennes

D'après les données des chercheurs de Kinsey, quarante pour cent des femmes hétérosexuelles connaissent l'orgasme pendant la relation sexuelle, neuf fois sur dix après cinq ans de mariage, alors que soixante-huit pour cent des femmes qui ont eu des relations homosexuelles pendant environ le même nombre d'années ont eu un orgasme dans quatre-vingt-dix pour cent ou plus de leurs contacts.


En conclure que, dans l'ensemble, les lesbiennes ont des vies sexuelles plus satisfaisantes que les femmes hétérosexuelles n'est pas très flatteur pour les hommes. C'est peut-être pour cette raison que ce point a été l'un des plus discutés du second rapport Kinsey.


L'argument développé plus haut, et selon lequel les techniques homosexuelles sont moins stéréotypées et plus variées que les techniques normalement pratiquées par les hétérosexuels, s'applique aussi bien aux femmes qu'aux hommes. Il est également vrai que la relation lesbienne stéréotypée est assez rare ; elle comprend un "dur" ou femme à dominante masculine qui s'habille avec des vêtements masculins, et une femme très "féminine" qui se soumet à l'autre.


Les relations lesbiennes ont tendance à se passer entre deux femmes également féminines et à se fonder, tout comme l'amour hétérosexuel, sur un engagement émotionnel intense, qui s'exprime tout naturellement par la sexualité.

8. — Le sexe sans phallus

Beaucoup se demandent ce que font des lesbiennes ensemble, ou s'imaginent qu'elles doivent se servir de phallus artificiels. En fait, elles font ensemble de nombreuses choses qu'un amant masculin expérimenté et prévenant peut faire à une femme. Rares sont celles qui ont un tel besoin de l'organe mâle qu'elles doivent le remplacer par un artifice. Voici quelques descriptions franches données par les lesbiennes qui répondaient aux questionnaires de Shere Hite :


"En ce qui concerne notre relation physique l'une pour l'autre, nous nous étreignons beaucoup, nous nous embrassons et nous nous caressons. Nous nous masturbons mutuellement, avec les mains, les doigts ou la bouche, ou en combinant ces moyens ou avec d'autres parties de notre corps. Fondamentalement nous faisons les mêmes choses qu'un homme et une femme pourraient faire sans pénis, mais ne font généralement pas !"


"Le rapport sexuel avec une femme comprend : des attouchements, des baisers, des rires, des moments de sérieux, des embrassades, des paroles, la relation sexuelle digitale, des caresses, des regards, des contacts oro-génitaux, des déshabillages, des souvenirs, des sons, parfois de délicates morsures, parfois des gémissements, une respiration et des soupirs ensemble !"


"Pour moi, le rapport sexuel avec une femme implique de nous embrasser, de nous sentir totalement l'une l'autre, de faire l'amour fondamentalement, de presser son mont de Vénus contre le mien ou de nous enlacer les jambes. Ce rapport comprend aussi le contact oro-génital, oro-anal et manuel-génital ! Me serrer contre son côté, me mettre à cheval sur elle, ce qui me semble bon !"


Une autre correspondante du "Hite Report" expliquait lucidement en détails pourquoi elle préférait l'amour homosexuel à l'amour hétérosexuel : "Mes meilleures expériences sexuelles ont eu lieu avec mon amie, non pas parce que j'arrivais à l'orgasme avec elle et non dans les autres cas, de façon générale, mais parce que c'était une femme et il m'est beaucoup plus facile de me donner émotionnellement à une femme, et d'abandonner mon moi. Sa peau était si douce, se lisse que sa vulnérabilité me surprenait.


"La possibilité d'agir comme agresseur et comme amant était merveilleuse. Faire l'amour était un acte tellement mutuel, sans fin, sans hâte, qui ne devient pas rapidement une corvée. De plus, je ne me souciais pas de l'orgasme, nous n'avions pas de programme et je ne me préoccupais pas de mon corps, ni de savoir s'il convenait, ni de son jugement sexuel-moral, de savoir où on allait me placer dans le spectre des défauts féminins (ange ou putain)".


Cette affirmation faite par une femme qui dit que la relation sexuelle avec une autre femme est moins hâtive, plus longue, et moins programmée qu'avec un homme est reprise par d'autres femmes. "C'est comme un cercle, il n'en finit pas". "Ce n'est pas nécessairement fini parce qu'une des deux a un orgasme".


Pour la plupart des lesbiennes, l'expérience même de l'orgasme est moins importante que la proximité émotionnelle, la chaleur, la sensualité douce, la tendresse, la compréhension et la considération qu'elles éprouvent.
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Johnny
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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyJeu 17 Nov - 20:52

Merci pour les infos...Un jour, faudra que je voie le fillm sur cet homme avec Liam Neeson.
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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyVen 18 Nov - 8:29

Dr Kinsey

De Bill Condon
Etats-Unis, 2003, 1 h 58
Avec Liam Neeson, Laura Linney, Chris O'Donnell, Dylan Baker, Timothy Hutton, etc.
Sortie: 06/04/2005

Le pitch

En 1948, aux Etats-Unis, Alfred Kinsey publie un rapport historique sur les habitudes sexuelles de ses compatriotes. Ce document fait l'effet d'une bombe. Pour la première fois, le comportement sexuel humain fait l'objet d'une étude scientifique. Son travail déchaîna les passions et déclencha des polémiques qui font encore rage aujourd'hui.

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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyLun 28 Nov - 17:43

Mais qui est A.Kinsey??? (mis à part un chercheur...)
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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyLun 5 Déc - 8:30

Il suffisait de demander........ wnk3

En 1948, aux Etats-Unis, Alfred Kinsey publie un rapport historique sur les habitudes sexuelles de ses compatriotes. Ce document fait l’effet d’une bombe. Pour la première fois, le comportement sexuel humain fait l’objet d’une étude scientifique. En interviewant des milliers de personnes, hommes et femmes, sur les aspects les plus intimes de leur vie, Kinsey leva le voile sur l’un des tabous de notre civilisation. Son travail déchaîna les passions et déclencha des polémiques qui font encore rage aujourd’hui. Kinsey, tour à tour encensé puis maudit, eut un destin à la mesure de son travail. Ce qui avait commencé comme une recherche scientifique sur un sujet intime est devenu un véritable voyage au coeur des mystères du comportement humain.

ALFRED C. KINSEY, UN DESTIN

ALFRED CHARLES KINSEY vient au monde en 1894, dans une Amérique victorienne où toute allusion au corps et à ses désirs est bannie. Son père, méthodiste sévère, professeur et ingénieur, lui enseigne qu’une société moderne s’intéressant au sexe entraînerait inexorablement la chute de la moralité humaine. Mais si ce père rêve de voir le jeune Alfred suivre la voie qu’il lui indique, celui-ci montre dès l’enfance un esprit libre et rebelle. Contre les exigences paternelles, il fait des études de biologie et de psychologie au Bowdoin College, dont il sort diplômé avec les félicitations du jury en 1916, puis obtient son doctorat ès sciences avec une spécialisation en taxinomie à Harvard. En août 1920, Alfred Kinsey devient professeur assistant en zoologie à l’Université d’Indiana.

Kinsey s’impose ensuite rapidement comme un expert de la taxinomie – la science de la classification - et de l’évolution. Pendant les vingt premières années de sa carrière, il sera l’un des meilleurs entomologistes de son époque et l’expert mondial de l’étude d’une famille précise d’insectes, les hyménoptères cynipidae, une sorte de guêpe dépourvue de dard, de la taille d’une fourmi. Il rassemblera ainsi la plus grande collection au monde de cette espèce : elle compte cinq millions de spécimen et figure aujourd’hui à l’American Museum of Natural History.

A l’université de l’Indiana, Alfred Kinsey rencontre Clara Bracken McMillen, une brillante étudiante en chimie qui partage son intérêt pour l’évolution des insectes. Ils se marièrent très vite. En 1938, en réponse à la demande de nombreux étudiants pour une éducation sexuelle réaliste, Kinsey inaugure un cours sur le mariage qui sera principalement consacré à l’aspect sexuel de la vie de couple. Ses cours deviennent très vite populaires et les étudiants se tournent vers lui pour des conseils intimes. Incapable de répondre à de nombreuses questions et préoccupations sur le sujet, et conscient de sa propre insuffisance dans ce domaine, Kinsey prend conscience de notre ignorance du comportement sexuel humain.

Avec la même passion que celle qu’il avait consacrée à ses recherches d’entomologie, Kinsey se lance dans l’étude de la sexualité humaine. Pionnier dans un domaine quasiment inexistant, il constitue tout d’abord une équipe de recherche pour « collecter des histoires sur le sexe » et élaborer un questionnaire visant à apprendre ce que vivent les gens dans leur intimité. Au milieu des années 40, il ouvre l’Institute for Sex Research, rebaptisé depuis Institut Kinsey, sur le campus de l’Université d’Indiana. Il entreprend alors la compilation des milliers de données obtenues pour rédiger son Rapport sur la sexualité, avec le soutien financier de la Fondation Rockefeller.

Kinsey a commencé par recueillir les témoignages de ses étudiants, puis de ses collègues, puis d’autant de personnes qu’il a pu convaincre de participer à son étude. Interrogeant des sujets rencontrés aussi bien dans des bars gays que dans des banlieues, il s’est efforcé d’obtenir un échantillon aussi varié que possible. Pour procéder à ses investigations, Kinsey a mis au point un questionnaire unique et une technique d’interview traitant de plus de 200 types de comportements sexuels. Ses enquêteurs étaient formés à se montrer amicaux, ouverts et totalement indifférents à ce qu’ils entendaient, aussi choquant ou surprenant que cela pouvait être. Une fois les témoignages recueillis, les données furent compilées sur un des premiers ordinateurs mis au point à l’époque.

En 1948 paraît son ouvrage fondamental, Sexual Behavior in the Human Male (Le comportement sexuel de l’homme), dont les 25 000 premiers exemplaires imprimés s’arrachent en quelques jours. Quelques mois plus tard, le livre s’était vendu à plus de 200 000 exemplaires – un record pour un ouvrage académique. Il fut traduit en huit langues, témoignant d’un intérêt mondial pour la connaissance de la sexualité. Les révélations de ce rapport sont multiples. On y apprend notamment que, suivant la classe sociale, 67 à 98 % des hommes ont eu un rapport sexuel avant le mariage, que 50 % des hommes mariés ont des liaisons extra-conjugales, que 92 % des hommes ont une pratique de la masturbation et que 37 % des Américains ont eu au moins une expérience homosexuelle.

L’Amérique accueillera cet ouvrage avec un mélange de stupeur, de fascination, de rejet et d’enthousiasme. Le « toujours impeccable » professeur Kinsey devint une légende. Sa femme, Clara, sera elle aussi très connue dans les médias. Elle déclarera par exemple au magazine McCall que le travail de son mari « constitue un appel à la tolérance ».

Cinq ans plus tard, en 1953, Kinsey publie son Rapport sur les femmes, Sexual Behavior in the Human Female (Le comportement sexuel de la femme). La réaction sera, cette fois, complètement différente. Alors que le Rapport sur la sexualité masculine a été encensé, celui sur la sexualité féminine sera vigoureusement attaqué. L’Amérique n’est pas encore prête à accepter les découvertes de Kinsey. Parmi ses révélations explosives, 62 % des femmes avouent se masturber, près de 50 % d’entre elles ont eu des relations sexuelles avant le mariage et 26 % reconnaissent avoir une liaison en dehors du mariage. Après tout, ce livre concerne les mères américaines, et les futures mères, en 1953…

Kinsey devint alors, aux Etats Unis, un paria pour la science et la culture. Le révérend Billy Graham dénonça son influence immorale, des enquêteurs du Congrès – nous sommes sous l’ère McCarthy – suggèrent même qu’il avait pu être influencé par les communistes et qu’il ferait partie d’un complot visant à affaiblir les valeurs américaines ! La Fondation Rockefeller lui retira son appui, il perdit ses financements et les crédits universitaires qui étaient vitaux pour ses recherches. Usé par toutes ces attaques, Alfred Kinsey mourut, en août 1956, d’une crise cardiaque.

L’HERITAGE DE KINSEY

L’HÉRITAGE D’ALFRED KINSEY est considérable. Il a réalisé la première étude scientifique de la sexualité humaine et défini les grandes lignes de la recherche en sexologie et de la sociologie de la sexualité.

Dix ans après sa mort, en 1966, William Masters et Virginia Johnson publièrent leur grande étude, Human Sexual Response (les Réactions sexuelles), deuxième révolution après celle de Kinsey, mais qui n’a été rendue possible que par les directions que Kinsey avait lui-même indiquées. Leur étude redéfinissait la sexualité comme un trait sain de l’être humain, un élément inhérent à son existence même. A la fin des années 60 et au début des années 70, l’Amérique s’éveillait à la révolution sexuelle, et des millions de lycéens et d’étudiants suivaient les cours d’éducation sexuelle que Kinsey avait inventé plusieurs dizaines d’années plus tôt…

Mais dans le domaine de l’épidémiologie et de la sociologie de la sexualité, le rapport Kinsey reste l’étude fondamentale de référence. De nombreuses critiques ont été faites quant à la méthode, mais nous étions au début de cette exploration, et les critiques ont plutôt été d’ordre moral, éthique, idéologique que réellement scientifiques. Aux USA, encore aujourd’hui, de nombreuses controverses existent sur Kinsey dans la mesure des lobbies puritains ou confessionnels que les révélations du rapport Kinsey gênent profondément, notamment en ce qui concerne les comportements et les pratiques sexuelles, l’existence de l’homosexualité, le caractère sexué de l’enfant... Lors de la parution de son rapport, Kinsey a lui-même été accusé de recherches illégales sur les enfants et de pédophilie. On peut rappeler que Freud, en 1905, avait fait l’objet de mêmes accusations, de pédophilie et de pansexualisme, c’est-à-dire de voir du sexe partout, notamment là où il n’était pas !

En France, à sa parution en 1948, le rapport Kinsey a fait l’effet d’une “bombe”. Ce volumineux ouvrage de plus de 1000 pages, constitué d’innombrables chiffres et données scientifiques, donc extrêmement difficile à la lecture, a été vendu à plus de 100 000 exemplaires ! L’édition française de l’époque comportait même un bandeau “Toute la ville en parle”, évoquant le très fort impact populaire de ces idées. Il faut se replacer dans les conditions de l’après guerre, dans la société bourgeoise française qui ne parlait pas de sexe, qui condamnait l’homosexualité et l’avortement, qui portait un jugement moral sur la sexualité et taxait tout comportement outrancier d”atteinte à la pudeur” ! Le rapport Kinsey mobilisa fortement les praticiens de la sexualité, médecins, gynécologues, psychiatres, psychanalystes... qui se sont sentis confortés dans leur action.

Dans les années qui suivirent, fut mise au point la pilule contraceptive (1956) et créé le Mouvement Français pour le Planning Familial (1960). Dix ans plus tard Pierre Simon, gynécologue et homme politique, fera, dans la lignée de Kinsey, une étude sur 2 600 sujets, hommes et femmes, dit Rapport sur le comportement sexuel des français, publié en 1972, qui eût un impact considérable à un moment où les mentalités étaient prêtes à accepter l’évolution des moeurs. Cette étude est une photographie de la sexualité des français, révélant le nombre de partenaires, la réalité de la pratique de la masturbation, de la fellation, l’existence de la sodomie et surtout osant parler d’homosexualité à une époque où cela était encore inacceptable. Vingt ans plus tard, en 1993, le rapport Spira, intitulé les Comportements sexuels en France, complètera les données de Kinsey et de Simon par une étude épidémiologique et statistique sur les comportements sexuels et leurs modifications au cours de l’épidémie du sida. C’est une enquête par téléphone faite sur 20 000 sujets, hommes et femmes, avec des méthodes statistiques plus contemporaines.

Dans tous les pays occidentaux, de telles études statistiques ont été faites, toujours dans la lignée du fondamental rapport Kinsey.

Tous les sexologues, en France aujourd’hui, savent l’apport considérable de Kinsey à la connaissance de la sexualité humaine et l’étape fondamentale qu’a constitué son rapport pour initier la connaissance moderne de la sexualité. Il ne faut pas oublier que les grandes innovations de son travail ont été de montrer que les comportements sexuels étaient très influencés par le contexte culturel, le milieu social, l’apprentissage et les valeurs morales. Qu’il a été le premier, d’une part à décrire les comportements sexuels infantiles, d’autre part à montrer la réalité de l’homosexualité et à dire qu’il s’agissait d’une variante “normale” de la sexualité humaine. Il a enfin été le créateur du concept de bisexualité. Alfred Kinsey est un pionnier de la sexologie, il a osé ce que d’autres condamnaient à une époque fondamentale de l’évolution des sociétés occidentales.

de PHILIPPE BRENOT

Directeur au DIU de Sexologie à l’Université Paris 5
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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyLun 5 Déc - 17:40

Je ne savais pas que c'était à lui qu'on devait le concept de "bisexualité! Merci Mag, j'aurai appris au moins une chose aujourd'hui! wnk2
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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptySam 18 Fév - 19:27

Je dois absolument voir ce film ^^
Je ne connaissais pas très bien cette histoire, je me coucherais moins bête, youpi !
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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyLun 6 Mar - 5:39

Mais depuis Kinsey alors, est-ce qu'il y a eu d'autres etudes du meme genre ou bien est on oblige de se conformer a une etude qui a plus de 50 ans?
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MessageSujet: du rab...   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyVen 21 Avr - 7:00

Puiqu'on cite un auteur serieux, j'en rajoute une couche...

Je viens de lire un article fort interessant dans le Nouvel Observateur No.2160 (30 Mars- 5 Avril 2006) (je sais, je suis en retard dans mes lectures).

L'article s'intitule "les femmes sont l'avenir de l'homme" (une évidence!) et est signé de Michelle Perrot et Alain Touraine, tous deux sociologues de renom. C'est peut-être un peu périphérique par rapport au sujet Kinsey, mais ils mentionnent les "gender studies" et le rôle de pionniers des chercheurs américains dans ces domaines.

Pour ce qui est de trouver l'article en question, il doit bien y avoir qqun dans votre entourage qui ne jette pas tout de suite ses vieux nos de l'Obs, enfin je l'espère
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MessageSujet: Re: du rab...   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyVen 21 Avr - 7:05

phil a écrit:
ils mentionnent les "gender studies"
Et puisque tu en parles, «Bodies That Matter», de Judith Butler, vient juste d'être publié en Français, chez Amsterdam, sous le titre «Déconstruire le genre».

Voilàvoilà.
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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyVen 21 Avr - 13:47

Ah ben justement Butler est citée dans l'article, en regrettant qu'il ait fallu attendre si longtemps pour qu'elle soit traduite
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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyVen 21 Avr - 13:55

C'est peut-être ce qui donne l'impression, parfois, de vivre dans un pays qui a dix ans de retard sur ses voisins européens ! perplexe
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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey EmptyVen 21 Avr - 14:56

Oui, mais nous on a des TGV LOL

En fait je ne sais pas pourquoi on est à la traine... Je sais bien que la France est "la fille ainée de l'Eglise" mais ça n'explique pas tout, et que dire alors de l'Espagne, patrie de l'Opus Dei...

Ou alors c'est ptet que nous évoluons par a-coups et non pas en douceur
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MessageSujet: Re: Les amours Lez vu par A.Kinsey   Les amours Lez vu par A.Kinsey Empty

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