| | Les Fleurs du Mal | |
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Auteur | Message |
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cooby Invité
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mar 10 Oct - 15:23 | |
| Fontaine de sang
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure. A travers la cité, comme dans un champ clos, Il s'en va, transformant les pavés en îlots, Désaltérant la soif de chaque créature, Et partout colorant en rouge la nature. J'ai demandé souvent à des vins captieux D'endormir pour un jour la terreur qui me mine ; Le vin rend l'œil plus clair et l'oreille plus fine ! J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux ; Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles Fait pour donner à boire à ces cruelles filles ! |
| | | miss-kit Invité
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mar 10 Oct - 16:14 | |
| - Mag a écrit:
-
God Bless Swoole !!!! je viens de comprendre!!!!!! (depuis ce matin que je cherche ) |
| | | miss-kit Invité
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mar 10 Oct - 16:15 | |
| - cooby a écrit:
Fontaine de sang
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure. A travers la cité, comme dans un champ clos, Il s'en va, transformant les pavés en îlots, Désaltérant la soif de chaque créature, Et partout colorant en rouge la nature. J'ai demandé souvent à des vins captieux D'endormir pour un jour la terreur qui me mine ; Le vin rend l'œil plus clair et l'oreille plus fine ! J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux ; Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles Fait pour donner à boire à ces cruelles filles ! WOUAOU |
| | | Mag Julie McCoy
Nombre de messages : 11520 Localisation : JE VEUX ME DESINSCRIRE C BLOQUE !!!!!! Date d'inscription : 02/08/2005
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mar 10 Oct - 17:14 | |
| - miss-kittin a écrit:
- je viens de comprendre!!!!!! (depuis ce matin que je cherche )
ah ces sudistes !!!!!!!! La fondation de Marseille Louis Brauquier
I Je me souviens du soir où notre voile rousse Dans l'été attiédi, Sous l'œil sûr du pilote et le rire du mousse Contournait Phénicie. Nous avions avec nous une femme d'Ephèse Qui portait Artémis ; Elle veillait la flamme et soufflait sur la braise, Au seuil des temps promis. Je me souviens des couchants d'or dans les mâtures, Des jours et puis des jours, De tout ce qui voguait avec nous d'aventures, De pillage et d'amour. Et le "han" des rameurs pesait sur le silence Augural de la mer ; Nous avons abordé dans une plaine immense, Gardée par des monts clairs. Il y avait aussi des jardins et des vignes, Des femmes et des guerriers. Nous avons partagé la coupe des plus dignes Et planté l'olivier.
II Vous avez vu passer nos galères fécondes Brisant les eaux, Hommes du Nord, terriens cruels aux tresses blondes, Pillard brutaux. Nous portions sûrement la sciences des mages, L'art de l'amour, Le commerce de l'or, Homère, le langage Plein de détours, Et la rue d'Ulysse était dans nos carènes, Simples Gaulois ! Vous ne vous doutez pas qu'une nef phénicienne Fût tout cela ! Nous allions vous chercher, étain de l'Angleterre, Vin de Gaza, Et vous, peaux du Levant ! Vous fit-elle guerre, Cette vie là ? Et nous savions aussi les chansons les plus douces, Si bien qu'on vit Les filles de vos fils qui s'offraient à nos mousses. O Phénicie !
III Il est temps de réhabiliter la négoce Et de dire aux marchands que leurs geste sont beaux, Et que nous n'usons plus de ces balances fausses Où l'or des commerçants laisse monter les mots. Il est beau d'importer du coton, de l'ivoire, Du camphre, des coprahs ! Et je veux vous chanter, vous, homme sans histoire, Armateur du "Rosaria". Vous me donniez cent francs pour lire les classiques Dans votre office où s'agitaient des dactylos; Les cartes étalées d'Asie et d'Amérique Coloriaient les murs comme les kimonos. Vous avez fait partir des wagons de soie brute Vers le Nord, et la mer Portait votre cargo lourd de peaux et de jute Jusqu'au bord du Dniéper. Et tout ce qui dormait en moi de sang féroce, Tout mon sang phénicien, vous l'avez réveillé : Il est temps de rétablir le négoce Au nom de la Cité.
IV A cause de cela je chanterai ces choses : Le monde et ta rumeur, O Marseille, où débarquent, passent, s'entreposent Tant de clameurs. Car la ville de proie est chaque jour conquise, Les paquebots hangars Vont s'amarrer pensifs et lourds de marchandises Au seuil des grands hangars. Le soleil sur le quai jette l'ombre des bâches Par terre et sans efforts. Ma vie est au soleil et sur l'ombre je tâche D'être aussi le plus fort. Et le port est gorgé de lumière, et les hommes Echangent au café. C'est en les écoutant que j'ai songé à Rome, A Mécène, à l'art, c'est D'avoir rêvé mon nom, dans les banques futures, Sur des chèques inscrits, Que j'ai senti monter dans mon corps d'aventures L'âme de Médicis.
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| | | miss-kit Invité
| | | | Mag Julie McCoy
Nombre de messages : 11520 Localisation : JE VEUX ME DESINSCRIRE C BLOQUE !!!!!! Date d'inscription : 02/08/2005
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mar 10 Oct - 17:32 | |
| t'aimes po ? | |
| | | miss-kit Invité
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mar 10 Oct - 17:47 | |
| - Mag a écrit:
- t'aimes po ?
si si.... (FQ) |
| | | Helena.P The L Girl!
Nombre de messages : 495 Age : 35 Localisation : 18 / 76 Date d'inscription : 23/07/2006
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mar 10 Oct - 21:13 | |
| La chevelure remerciement à ce cher poète pour mon 18 à l'oral de français ! | |
| | | sweetjane The Lust World
Nombre de messages : 3891 Age : 37 Localisation : Strasbourg et Vienne en Autriche Date d'inscription : 09/06/2005
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mar 10 Oct - 21:19 | |
| Enfin je crois pas qu'il y soit pour quelque chose à vrai dire c'est pas lui qui t'a mis la note | |
| | | Helena.P The L Girl!
Nombre de messages : 495 Age : 35 Localisation : 18 / 76 Date d'inscription : 23/07/2006
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mer 11 Oct - 10:39 | |
| si il n'avait pas écrit ce texte je ne serais pas passer avec à l'oral j'aurais pu avoir genre le sonnet horrible lol !! question d'imagination ! | |
| | | Mag Julie McCoy
Nombre de messages : 11520 Localisation : JE VEUX ME DESINSCRIRE C BLOQUE !!!!!! Date d'inscription : 02/08/2005
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mer 11 Oct - 14:03 | |
| Vu comme ça, oui c'est sur !!!!!! | |
| | | tamy Dana's jokes!
Nombre de messages : 2968 Localisation : The Papi Squad Reunited Date d'inscription : 27/12/2005
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Mer 11 Oct - 15:34 | |
| - Mag a écrit:
- Souvenirs avec "La chevelure", j'avais du le lire à toute ma classe en Terminale...
A.S Dragon l'a adapté en "chanson".. Je met chanson entre guillements parceque c'est plus une récitation en musique.. | |
| | | Mag Julie McCoy
Nombre de messages : 11520 Localisation : JE VEUX ME DESINSCRIRE C BLOQUE !!!!!! Date d'inscription : 02/08/2005
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Ven 13 Oct - 9:39 | |
| ABEL ET CAÏN
I Race d'Abel, dors, bois et mange; Dieu te sourit complaisamment. Race de Caïn, dans la fange Rampe et meurs misérablement. Race d'Abel, ton sacrifice Flatte le nez du Séraphin! Race de Caïn, ton supplice Aura-t-il jamais une fin? Race d'Abel, vois tes semailles Et ton bétail venir à bien; Race de Caïn, tes entrailles Hurlent la faim comme un vieux chien. Race d'Abel, chauffe ton ventre A ton foyer patriarcal; Race de Caïn, dans ton antre Tremble de froid, pauvre chacal! Race d'Abel, aime et pullule! Ton or fait aussi des petits. Race de Caïn, cœur qui brûle, Prends garde à ces grands appétits. Race d'Abel, tu croîs et broutes Comme les punaises des bois! Race de Caïn, sur les routes Traîne ta famille aux abois. II Ah! race d'Abel, ta charogne Engraissera le sol fumant! Race de Caïn, ta besogne N'est pas faite suffisamment; Race d'Abel, voici ta honte: Le fer est vaincu par l'épieu! Race de Caïn, au ciel monte, Et sur la terre jette Dieu! | |
| | | Corbeau Invité
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Lun 30 Oct - 14:02 | |
| - wiwi a écrit:
- Moi j'aime bien ces deux là, et bien d'autres encore...
L'invitation au voyage m'a fait sourire, c'est ma prof d'histoire/géo au collège, qui me l'avait dédicacée...
Lesbos Mère des jeux latins et des voluptés grecques, Lesbos, où les baisers, languissants ou joyeux, Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques, Font l'ornement des nuits et des jours glorieux, Mère des jeux latins et des voluptés grecques,
Lesbos, où les baisers sont comme les cascades Qui se jettent sans peur dans les gouffres sans fonds Et courent , sanglotant et gloussant par saccades, Orageux et secrets, fourmillants et profonds ; Lesbos, où les baisers sont comme les cascades !
Lesbos, où les Phrynés l'une l'autre s'attirent, Où jamais un soupir ne resta sans écho, A l'égal de Paphos les étoiles t'admirent, Et Vénus à bon droit peut jalouser Sapho ! Lesbos, où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,
Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses, Qui font qu'à leurs miroirs, stérile volupté ! Les filles aux yeux creux, de leur corps amoureuses, Caressent les fruits mûrs de leur nubilité ; Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,
Laisse du vieux Platon se froncer l'oeil austère ; Tu tires ton pardon de l'excès des baisers, Reine du doux empire, aimable et noble terre, Et des raffinements toujours inépuisés. Laisse du vieux Platon se froncer l'oeil austère.
Tu tires ton pardon de l'éternel martyre, Infligé sans relâche aux coeurs ambitieux, Qu'attire loin de nous le radieux sourire Entrevu vaguement au bord des autres cieux ! Tu tires ton pardon de l'éternel martyre !
Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge Et condamner ton front pâli dans les travaux, Si ses balances d'or n'ont pesé le déluge De larmes qu'à la mer ont versé tes ruisseaux ? Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge ?
Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste ? Vierges au coeur sublime, honneur de l'Archipel, Votre religion comme une autre est auguste, Et l'amour se rira de l'Enfer et du Ciel ! Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste ?
Car Lesbos entre tous m'a choisi sur la terre Pour chanter le secret de ses vierges en fleurs, Et je fus dès l'enfance admis au noir mystère Des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs ; Car Lesbos entre tous m'a choisi sur la terre.
Et depuis lors je veille au sommet de Leucate, Comme une sentinelle à l'oeil perçant et sûr, Qui guette nuit et jour brick, tartane ou frégate, Dont les formes au loin frissonnent dans l'azur ; Et depuis lors je veille au sommet de Leucate,
Pour savoir si la mer est indulgente et bonne, Et parmi les sanglots dont le roc retentit Un soir ramènera vers Lesbos, qui pardonne, Le cadavre adoré de Sapho qui partit Pour savoir si la mer est indulgente et bonne !
De la mâle Sapho, l'amante et le poète, Plus belle que Vénus par ses mornes pâleurs ! - L'oeil d'azur est vaincu par l'oeil noir que tachète Le cercle ténébreux tracé par les douleurs De la mâle Sapho, l'amante et le poète !
- Plus belle que Vénus se dressant sur le monde Et versant les trésors de sa sérénité Et le rayonnement de sa jeunesse blonde Sur le vieil Océan de sa fille enchanté ; Plus belle que Vénus se dressant sur le monde !
- De Sapho qui mourut le jour de son blasphème, Quand, insultant le rite et le culte inventé, Elle fit son beau corps la pâture suprême D'un brutal dont l'orgueil punit l'impiété De celle qui mourut le jour de son blasphème.
Et c'est depuis ce temps que Lesbos se lamente, Et, malgré les honneurs que lui rend l'univers, S'enivre chaque nuit du cri de la tourmente Que poussent vers les cieux ses rivages déserts. Et c'est depuis ce temps que Lesbos se lamente ![/center] J'aime ce poème à la folie ^^ |
| | | Pascale Invité
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Ven 24 Nov - 22:04 | |
| "Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre, Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour, Est fait pour inspirer au poète un amour Eternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris; J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes; Je hais le mouvement qui déplace les lignes, Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes, Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments, Consumeront leurs jours en d'austères études;
Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants, De purs miroirs qui font toutes choses plus belles: Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles!"
Dernière édition par le Lun 27 Nov - 19:57, édité 1 fois |
| | | Mag Julie McCoy
Nombre de messages : 11520 Localisation : JE VEUX ME DESINSCRIRE C BLOQUE !!!!!! Date d'inscription : 02/08/2005
| | | | tamy Dana's jokes!
Nombre de messages : 2968 Localisation : The Papi Squad Reunited Date d'inscription : 27/12/2005
| | | | cooby Invité
| Sujet: Re: Les Fleurs du Mal Dim 8 Avr - 0:34 | |
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Le vampire
Toi qui, comme un coup de couteau, Dans mon coeur plaintif es entrée; Toi qui, forte comme un troupeau De démons, vins, folle et parée, De mon esprit humilié Faire ton lit et ton domaine; - Infâme à qui je suis lié Comme le forçat à la chaîne,
Comme au jeu le joueur têtu, Comme à la bouteille l'ivrogne, Comme aux vermines la charogne, - Maudite, maudite sois-tu!
J'ai prié le glaive rapide De conquérir ma liberté, Et j'ai dit au poison perfide De secourir ma lâcheté.
Hélas! le poison et le glaive M'ont pris en dédain et m'ont dit: "tu n'es pas digne qu'on t'enlève À ton esclavage maudit,
Imbécile! - de son empire Si nos efforts te délivraient, Tes baisers ressusciteraient Le cadavre de ton vampire!"
Spleen IV
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l'horizon embrassant tout le cercle Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits; Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l'Espérance, comme une chauve-souris, S'en va battant les murs de son aile timide Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées, D'une vaste prison imite les barreaux, Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie Et lancent vers le ciel un affreux hurlement, Ainsi que des esprits errants et sans patrie Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir, Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
les fleurs du mal, jamais je ne m'en lasserai ...
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