Le jour commence à poindre derrière les persiennes de la chambre. Mais que le soleil a du mal à poindre ce matin... Le soleil point-il aujourd’hui...? J’adore ce verbe...Ce jeune homme dont la barbe point... Poindrais-je aujourd’hui? Un sourire point sur ses lèvres...
Bon reprenons.
Les yeux de Bette s’ouvrent difficilement sur le soleil poignant..., c’est dur ce matin de se réveiller... il est 7h et elle a seulement cessé de laisser son esprit vagabonder à 4h du matin. Son rituel d’étirements terminés.
Le réveil sonne.
Et oui Bette s’étire toujours avant son réveil, c’est une question de principe...
La sonnerie est réglée à un tel niveau sonore qu’elle pourrait réveiller toute la maisonnées.
Tina n’entends pas. Tina a un sommeil de plomb.
Comme tous les matins et pour ne rien changer à ses habitudes, Bette se lève, contemple le sommeil d’enclume de Tina. Elle ne la bouscule pas, je vous voyais déjà venir....
Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres.
Ma pauvre petite Tina si tu connaissais mes intentions...
Et oui les pensées dévastatrices qui ont envahi soudainement Bette, reviennent petit à petit hanter son esprit.
Esprit qui se transforme en véritable démon ce matin.
Mais finalement qui blamerait Bette.
Que celui qui n’a jamais eu de pensées dragonnes lui jette le premier poulpe venu.
Aux yeux de Bette, Tina est un petit peu comme un hérisson.
Un hérisson avare et gourmand, cette symbolique médiévale ressemble bien à Tina. Cela est sans dout dû à la fâcheuse habitude qu’elle a de se rouler sur les pommes, les figues et les raisins, et d’aller les cacher dans le creux des arbres pour nourrir ses petits. Mais comme le disait Emilie Jolie dans le Grand livre de Philippe Chatel: "c’est un hérisson qui piquait qui piquait, mais qui voulait qu’on l’caresse resse resse, on l’caressait pas pas pas pas, non pas parce qu’il piquait pas mais parce qu’il piquait." Et seul Bette le savait... qu’il piquait pas la hérisson.
Ce petit secret sur Tina,, nous permet une digression forte habile ma fois...
Bette rencontra Tina, pendant l’inauguration d’une exposition d’un jeune artiste, qui ne dessinait que des fruits et des légumes. Des natures mortes en quelques sortes. Tina accompagnait, fort logiquement, maintenant que vous connaissez son secret de hérissonne, ce bel Apollon. Car il s’appelait Apollon, il n’en avait ni la beauté ni le talent, juste le nom...
Apollon ,fils de Zeus, en gros fils à papa, avait été remarqué par Bette, non pour ses prouesses de peintre, mais pour la femme qui lui servait de faire valoir. Tina, la hérissonne...
Tina la gourmande, Tina pas encore près de ses sous, comme elle le montrera bassement plus tard. Une hérissonne aux cheveux d’ange, de feu; à l’image du lion, qui soit dit en passant, est le roi des animaux. Bette lui fit, le célèbre coup, de la boucle d’oreille perdue (encore une qui a trop regardé Garcimore et une autre, Tina qui a dû louper cette période mémorable télévisuelle, grâce et non pas à cause, de parents woodstockiens qui ne voulaient pas de cette saloperie de télé et qui préférais les prés roses et verts aux frasques de Dorothée)
Et hop emballé c’est pesé, elles se marierent et eurent beaucoup d’enfants. Imparable le coup de la boucle d’oreille perdue...